Une mission gravée… dans le Rock
Le rock, et par extension la musique pop, étaient à la base des arts populaires (qualifiés de mineurs) conçus, produits et consommés pour le divertissement et une expression corporelle libérée (Elvis le pelvis), non un système de pensée ni un outil de réflexion sur notre existence individuelle ou collective. Pourtant, l’avènement dans les années 1960 de songwriters tels que Bob Dylan, John Fogerty ou John Lennon (et tant d’autres) a rapidement ajouté du sens à la musique binaire du rock, souvent de façon pertinente et profonde, ainsi qu’une vision et une certaine forme de conscience. Comme eux, révéler le sens, les sens et l’essence du rock, cette musique devenue un art de vivre qui a ouvert des horizons inédits, donné une direction, offert de nouvelles options à bientôt trois générations, permettre de la comprendre au-delà des clichés, de la barrière encore vivace de sa langue de prédilection, l’anglais (qui a lu et compris les paroles des chansons du répertoire rock ?), telle est la mission que se donnent « LES CAHIERS DU ROCK ».
Le rock n’est pas uniquement un divertissement,
c’est aussi une culture…
Sans vouloir intellectualiser à l’excès l’art fondamentalement viscéral qu’est le rock, il existe, outre une légitime curiosité, de l’intérêt à comprendre les fondements, les mécanismes et la portée d’un tel phénomène, qui n’a cessé de croître et de se transformer depuis sa naissance. Ainsi, le rock n’est pas qu’un idéal ou une forme d’art. C’est aussi une réalité complexe, multiple, fluctuante et imprécise, en même temps qu’une industrie. Passés les deuils prématurés de Jim, Janis, Jimi, John, Sid et Elvis, il a bien fallu, avec les Stones, McCartney, Dylan ou Springsteen, renoncer au cliché selon lequel le rock était fait pour « vivre vite et mourir jeune ». Tordre le cou aux idées reçues et aux clichés, dans un univers fortement marqué par l’image et l’apparence, expliquer et démontrer l’exemplarité d’un rock tendant par nature à la mythification voire à la mystification, en développant des analyses rigoureuses, documentées, raisonnées, tels sont les objectifs que se fixent « LES CAHIERS DU ROCK ».
Notre conviction est que l’on peut évidemment aimer le rock d’un grand élan sincère sans toutefois y rien comprendre, ni à sa musique, ni à ses textes, à ses arcanes ou à ses codes, mais que l’on peut sans doute l’aimer plus ou l’aimer mieux en en comprenant les véritables tenants et les aboutissants. L’édition de livres sur la musique – et notamment sur le rock – ne s’est jamais aussi bien portée : reflet naturel de la consommation élevée de musique, tous styles et toutes générations confondus, et de la bonne résistance du secteur de l’édition dans son ensemble face à la morosité économique ambiante ou au piratage des supports culturels numériques. Tant mieux ! Mais si la diversité actuelle du paysage éditorial « rock » nous offre pléthores de biographies, témoignages, romans ou livres illustrés (les fameux « coffee table books »), rares encore sont les ouvrages d’analyse à proprement parler, l’analyse n’étant pas nécessairement austère, pompeuse ou inaccessible. Telle est donc la place qu’ambitionnent d’occuper « LES CAHIERS DU ROCK ».